14/12/2010

à propos de Etienne O'Leary



Depuis le début du XXIème siècle, après 30 ans d'oubli, voire d'occultation, Etienne O'Leary commence à trouver sa place dans l'histoire du cinéma expérimental en France.
Je l'avais un peu connu par l'intermédiaire de Furio Decovich en 1969-1970, nous l'avions fait engager pour quelques cours à l'IDHEC, il avait ensuite disparu vers le Canada.
Sa réapparition est une excellente nouvelle.

En mai 2000, eut lieu à la Cinémathèque Française la retrospective Jeune, Dure et Pure, organisée par Christian Lebrat et Nicole Brenez (et dont le monumental catalogue est malheureusement épuisé) :
>>> les introductions de Nicole Brenez et Christian Lebrat étaient autrefois en : http://sensesofcinema.com/contents/00/6/jeune.html, mais elles semblent parties pour l'Australie, et pas faciles à retrouver ; je les ai donc remises ICI
>>> le programme complet :est encore en http://archive.sensesofcinema.com/contents/00/6/program.html
>>> la contribution à Frame Works de Stéphane du Mesnildot (30 avril 2000) était autrefois en http://thecity.sfsu.edu/users/XFactor/fw/fw13/1779.html ; elle semble aussi avoir disparu, je l'ai donc remise LA.
Dans le programme n°28, le dimanche 21 mai 2000 à 19h, fut projeté Homéo (aka Going Home).

En fait, dans le cadre de la préparation de Jeune, Dure et Pure, après pas mal de conversations avec les survivants de l'époque, et pas mal de courriers, électroniques ou non, Christian Lebrat avait retrouvé les 3 films de O'Leary : ils étaient tout bêtement en attente sur une étagère de la cinémathèque du Québec, où ils avaient été déposés après la dissolution de la coopérative de cinéma expérimental de Montréal, dans les années 70.

Suite à cette première réapparition, la cinémathèque lui consacra une séance spéciale, le 15 décembre 2000 à 19h, au cours de laquelle furent projetés Homéo et, pour la première fois depuis près de 30 ans, Day Tripper et Chromo Sud (la séance suivante, à 21h30, étant consacrée à Clémenti). Dans l'annonce de ces séances par Libération du 15/12/2000, Philippe Azoury qualifie O'Leary d' "éphémère et flamboyant" (annonce Libé).

En 2003, Jean-Pierre Bouyxou établit une filmographie de O'Leary : http://www.cineastes.net/filmo/filmo-oleary.html .

En février 2004, Christian Lebrat consacre une rétrospective complète à O'Leary lors des 7èmes Journées Ciné-Qua-Non :
>>> http://www.paris-experimental.asso.fr/images/stories/doc_pdf/7ecinequanon/programme_o_leary.pdf
>>> >>> http://www.objectif-cinema.net/communaute/showthread.php3?threadid=2499

En 2010, le Centre Pompidou fait entrer les films de O'Leary dans ses collections, lui consacre une séance spéciale (InfoMettray_22_sept_vf.jpg), et Didier Morin publie dans le n°d'automne 2010 de la revue Mettray des interviews de Denis O'Leary, Bernard Plossu et JP Bouyxou.

O'Leary est visible dans le film de JP Bouyxou Satan bouche un coin (imdb, esotika, vimeo, etc.), très brièvement dans le film d'Alain Montesse USS (ci-dessous), et probablement dans quelques autres de la Paris Film Coop de l'époque, évoquée p.129 dans le livre de Birgit Hein Film in Undergound, Ullstein Buch n°2817, Frankfurt/M-Berlin-Wien, ©1971, ISBN 3 548 02817 9 (extrait).

 



Addendum fin 2011 :

Extrait du mail de Jean-Pierre Bouyxou qui m'a apporté la mauvaise nouvelle :

"J’ai une triste nouvelle à t’annoncer. Étienne O’Leary est mort hier (lundi 17 octobre), dans un hôpital de Montréal, des suites d’une septicémie.
Je l'avais revu en novembre 2010 : la cinémathèque de Montréal projetait ses films (pour la toute première fois !!!) et m'avait invité à les présenter. Ce fut un triomphe - et sans doute sais-tu que ses trois courts métrages (+ un inédit inachevé avec le Living Theatre) ont été édités en DVD à la même époque. Étienne était présent à la séance. Il n'a pas voulu s'adresser au public et est resté assis incognito au fond de la salle, mais il était bouleversé. Savoir que ses films étaient enfin tirés de l'oubli a été, je crois, l'une des dernières grandes joies de sa vie.
"

C'est malheureusement définitif.
Etienne aura déjà connu, de son vivant, un purgatoire de 40 ans ; on peut espérer qu'il va enfin en sortir...
On trouvera des éléments complémentaires sur les sites ci-dessous :